Auteur : Lily Haime
Éditeur : Milady Collection Emma « Slash »
Éditeur : Milady Collection Emma « Slash »
Prix : 25€
Disponible en format broché et numérique
Quatrième de couverture :
Seconde Guerre mondiale.
La passion interdite entre un officier allemand et un résistant français, qui repousseront sans cesse les limites pour survivre et combattre la barbarie.
À quatre-vingt-onze ans, Julien vit aux États-Unis entouré de sa grande famille. Une famille qui ne connaît rien de son passé. Ce jour-là, au crépuscule de sa vie, il se souvient pour eux…
En 1941, Julien a dix-neuf ans. Le domaine familial, en région bordelaise, est occupé par l'armée allemande. Idéaliste et courageux, le jeune homme se tourne vers la résistance, alors même que l’ennemi est sous son toit.
Un ennemi qui peut avoir de nombreux visages… dont celui, saisissant, de Engel, soldat de la Werhmacht qui ne cautionne aucune des horreurs commises par son propre camp, et éveille en Julien des sentiments coupables.
À l'heure trouble de l'un des plus grands génocides de l'histoire, au milieu de ces hommes et de ces femmes qui se soulèveront pour leur liberté, l'attirance qu'ils éprouveront l’un pour l’autre les mettra toujours plus en danger.
L’amour peut-il vraiment triompher de la guerre et des préjugés ?
Mon avis :
Je me répète sûrement encore... Mais
vous savez l'amour inconditionnel que je porte envers les romans de
Lily Haime, ce n'est donc pas une surprise de retrouver une chronique
dédiée à son nouvel opus, sorti il y a quelques jours à peine !
Mon dieu, ce roman est magnifique,
c'est une réelle pépite !
Je le termine à l'instant et
j'enchaîne directement avec mon avis, pour avoir encore les idées
claires, et les émotions présentes, tellement ce roman m'a
chamboulé !
Je ressors de cette lecture
complètement retournée...
En effet, Julien et Engel vont vous
marquer, vous émouvoir et vous ne les oublierai pas de sitôt !
Quand on découvre la quatrième de
couverture, on comprend que Lily se lance dans un nouveau style, en
effet, cela reste une romance entre deux hommes mais... Le contexte
est différent.
Seconde guerre mondiale (1939-1945)
Un résistant français (Julien) et un
soldat allemand (Engel)
Deux hommes que tout oppose et
pourtant...
Nous commençons le roman au présent
(2013) avec Julien qui a aujourd'hui 91 ans, qui se souvient de sa
jeunesse, de son unique amour, et qui pour la première fois va
raconter à toute sa famille comment leur histoire à commencer...
Personne n'est au courant de tout ce
qu'ils ont pu traverser au fil de leur jeunesse.
Julien à toujours empêcher Engel d'en
parler, mais aujourd'hui il se sent prêt à partager son histoire
avec ses proches.
Nous avons donc les pensées de Julien,
qui est le narrateur principal de l'histoire mais aussi le point de
vue d'Engel, avec quelques passages de ces journaux intimes.
Ce roman est tout simplement génial.
Le côté historique est présent et
très bien exploité !
On est vraiment pris dans l'histoire.
On est avec Julien et Engel au sein de cette terrible guerre, on
ressent leurs émotions, leurs forces, leurs courages, leurs doutes,
leurs peurs...
Ses personnages sont exceptionnels, ils
unissent leur force pour combattre et résister à cette guerre qui
les changera à jamais.
Personne ne cautionne cette guerre et ils sont prêts à tout pour arrêter le massacre, quoi qu'il en coûte.
Ils ont perdu leur innocence, ils ont
du faire des choses que jamais ils n'auraient cru devoir faire mais
ils en sortent unis et beaucoup plus fort.
Les émotions sont présentes à chaque
page.
C'est un énorme torrent d'émotions
même, on est submergés...
Cette époque est vraiment horrible et
Lily à su faire un travail de folie (comme à chaque roman
d'ailleurs)
Son écriture est fluide, simple, poétique et tout
simplement très belle.
Elle décrit l'horreur de ses années
d'occupation, de génocide, avec beaucoup de talent.
Un pur
chef d’œuvre !
Du grand Lily Haime !
À lire et à relire.
Conclusion :
Un contexte plus que difficile, une
romance poignante qui vous fera pleurer plus d'une fois. Des
personnages que tout oppose mais qui vont unir leur force et savoir
faire front ensemble et en sortir encore plus courageux. Une réelle
pépite. Je recommande à 10 000%
COUP DE CŒUR
5/5
Extraits :
« À la lumière d'un souvenir,
hier ne meurt jamais. »
« Si
il y avait bien une chose que l'Occupation nous avait apprise,
c'était à nous taire. A ne jamais montrer ce que nous pensions du
IIIème Reich et de cette guerre. Nous n'étions que des détenus
dans nos propres maisons, dans notre pays. Plus libres d'avoir une
opinion. Parce que même nos pensées pouvaient nous enchaîner.
Ce soir, je l'avais oublié.
Pourtant il ne m'arrêta pas. Il ne me demanda pas de le suivre pour un petit interrogatoire. Après tout, il n'y avait que les résistants pour tenir un discours si tranché, non? Il n'y avait qu'eux pour oser dire de telles choses devant un caporal de la Wehrmacht. Alors pourquoi me tendit-il simplement sa fourche? Puisque la mienne était inutilisable...
J'hésitai à la prendre.
Quand je le fis, il refusa de la lâcher.
Nous restâmes là, une seconde. Nos mains se frôlant sur le manche en bois et nos regards accrochés.
_ Je ne suis pas innocent c'est vrai, m'avoua-t-il. Je ne le serai jamais plus et je devrai vivre avec toutes mes fautes. J'ai tué, je tuerai sans doute encore. J'ai blessé et je blesserai encore. J'ai menti et je mentirai encore. Non, c'est vrai, il n'y a plus rien d'innocent en moi. Mais je l'ai été. Au début. Avant la guerre. Je l'étais vraiment, vous savez. Innocent.
Sa voix n'était qu'un murmure.
_ Pourquoi me dites-vous ça?
_ Pour que vous le sachiez.
_ Mais pourquoi? demandai-je encore.
Il recula d'un pas.
_ Bonne soirée, monsieur Lambert, dit-il sans me répondre.
Il quitta les écuries sans un bruit. Aussi discrètement qu'il était arrivé. »
Ce soir, je l'avais oublié.
Pourtant il ne m'arrêta pas. Il ne me demanda pas de le suivre pour un petit interrogatoire. Après tout, il n'y avait que les résistants pour tenir un discours si tranché, non? Il n'y avait qu'eux pour oser dire de telles choses devant un caporal de la Wehrmacht. Alors pourquoi me tendit-il simplement sa fourche? Puisque la mienne était inutilisable...
J'hésitai à la prendre.
Quand je le fis, il refusa de la lâcher.
Nous restâmes là, une seconde. Nos mains se frôlant sur le manche en bois et nos regards accrochés.
_ Je ne suis pas innocent c'est vrai, m'avoua-t-il. Je ne le serai jamais plus et je devrai vivre avec toutes mes fautes. J'ai tué, je tuerai sans doute encore. J'ai blessé et je blesserai encore. J'ai menti et je mentirai encore. Non, c'est vrai, il n'y a plus rien d'innocent en moi. Mais je l'ai été. Au début. Avant la guerre. Je l'étais vraiment, vous savez. Innocent.
Sa voix n'était qu'un murmure.
_ Pourquoi me dites-vous ça?
_ Pour que vous le sachiez.
_ Mais pourquoi? demandai-je encore.
Il recula d'un pas.
_ Bonne soirée, monsieur Lambert, dit-il sans me répondre.
Il quitta les écuries sans un bruit. Aussi discrètement qu'il était arrivé. »
« Je m'étais perdu pendant des
années.
Je m'étais perdu à en hurler, dans
l'espoir d'être entendu.
Au cœur de la guerre – de cette nuit
– alors que les bombardiers anglais volaient au-dessus de Bordeaux,
Engel m'avait retrouvé.
Il m'avait retrouvé, moi. »
« Si un jour tu venais à te
faire arrêter, je t'en prie, ne te défends pas. Ce sera douloureux
et humiliant, mais ne résiste pas. Si tu le fais, ils te tueront.
Alors accroche-toi à tout ce que tu as, de toutes tes tripes, mais
encaisse. Encaisse tout, Julian.
Ce sera ta seule chance de rester en
vie. Ta force, ce sera ta soumission. Ta force ce sera de tomber à
genoux et de baisser la tête. Ta force ce sera ça, d'accord ?
Ne l'oublie jamais. »
« _
C’est ça n’est-ce pas ? murmura-t-il. C’est ça que tu
attends de moi ? Que je tombe à genoux ? Mais c’est ce
que je fais chaque jour. Chaque jour… Pour que tu me pardonnes.
Pour que tu n’aies plus peur de moi. Pour que tu me croies quand je
te dis qu’il n’y a que toi. Quand je te dis de ne pas faire
confiance à cet homme, à ce Quentin. Il vous a laissés dans cette
gare sans se retourner. Si je n’avais pas été là… Si tu
n’avais pas été assez fort pour tenir tête à cet enfoiré
d’Hammerschmidt… Julian, regarde-moi… Tu es ma seule croix et
ma seule maison… Tu es la seule promesse que je me sois jamais
faite… Et la seule personne devant qui je me prosternerais jamais…
Alors je t’en supplie, crois-moi. Crois-moi. »
« J'aurais du mal à te
l'expliquer parce que je ne suis pas sûr de saisir moi-même. Mais
quand je pense à Engel, je n'ai qu'une seule certitude. Qu'il est le
seul à pouvoir me détruire. Le seul aussi à pouvoir récupérer
chaque morceau pour me reconstruire. Il est ma propre guerre. Un
combat que je ne gagnerai jamais. Et je déposerais mes armes à ses
pieds si ça pouvait le sauver. Je déposerais toutes mes armes,
François... Tu comprends ? »
« C'est une gangrène... C'est
une gangrène qui me bouffe et si tu n'es pas là, si je ne sais pas,
j'en meurs à chaque fois... J'en meurs, Engel, alors pourquoi n'es
tu pas là ? Pourquoi n'écoutes-tu jamais rien de ce que je te
dis ? Pourquoi faut-il que je t'attende et que je hurle ;
je hurle en silence, sans même ouvrir la bouche.
Si jamais je te perdais, si jamais, un
jour, tu ne revenais pas, je laisserais cette guerre m'emporter.
Je m'accroche à toi comme un naufragé.
Je m'accroche à toi et, quand tu n'es
pas là, je me noie. »
« L'amour est notre véritable
destinée. Ce n'est pas seul que l'on trouve le sens de la vie, mais
bien à deux. »
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